Dans la foulée de l’enthousiasmant Chez Leprest II (CD + DVD) paru en décembre chez Tacet, le chanteur investit le Casino de Paris avec quelques uns de ses amis. Après le Bataclan et l’Alhambra, il gravit une marche supplémentaire vers la place qui devrait depuis longtemps être la sienne ; vers un public croissant, vers une reconnaissance sans l’appui des grands médias qui lui reprochent interminablement son « intimisme ». Confidences…
Attention Mesdames et Messieurs, qu’on se le dise, pour cette fête du Casino de Paris, lieu tout indiqué pour un homme de plume (certes singulière), le saltimbanque-poète Leprest a décidé de soigner la tenue.
Accompagné ce 8 mars par différents musiciens, Allain ménagera néanmoins une place particulière au rapport piano-voix, formule qui l’a accompagné tout au long de sa carrière.
C’est ainsi qu’il a d’ailleurs chanté Il pleut sur la mer, mercredi 17 février dans l’émission Des mots de minuit, animée par Philippe Lefait sur France 2.
Une belle émission en vérité (avec Gérard Jugnot, Philippe Claudel, le comédien Igor) où Allain a eu le temps de s’exprimer, où la subtile Amélie-les-Crayons a interprété Arrose les fleurs ; où néanmoins, entre deux questions précises, l’animateur pourtant avisé a ressorti – comme par habitude - le délit d’intimisme. Curieusement un document d’archive avait convoqué Jean Ferrat, lequel fut longtemps qualifié ainsi, voire de « chanteur de cabaret », avant de remplir à deux reprises le Palais des sports… après le seul Johnny Hallyday. Bien sûr, la démarche de Philippe Lefait reste à cent lieues de celles de la plupart de ses « collègues », mais tout de même, c’est énervant, non, Allain, cette étiquette qui revient comme un boomerang ?
Le pire dans l’histoire, c’est la tentation ambiante de non seulement balancer au chanteur « Vous êtes intimiste, vous avez choisi de passer dans des petites salles… », mais de renchérir illico : « Pourquoi ne vous voit-on pas plus souvent à la télévision ? », sous-entendu « Pourquoi n’y venez-vous pas plus souvent ? » Ben woui, Allalain, pourquewa ?
« On n’est pas des chanteurs intimistes, on est des chanteurs ! » dit Allain, et c’est vrai que ce 8 mars - orchestré une fois de plus par le musicien-producteur Didier Pascalis, un vrai artisan passionnément professionnel et qui prend des risques -, Leprest sera en belle compagnie sur cette scène du Casino, avec ses « intimes » issus de différents horizons. CQTC.