Sensibilité et humour, écriture simple mais soignée en subtil équilibre avec la musique, sens évident de la scène, Clarika fête ses vingt ans de chanson le jeudi 28 novembre au Trianon (Paris) en compagnie de nombreux amis artistes. En début d’année est paru son sixième album, La Tournure des choses.

Des duos au Trianon - Clarika à DP (19/11/2013) - 2’34
Elle avait subodoré cette soirée dès 1993 : « J’attendrai pas cent ans ! » C’était l'intitulé de son premier album chez Boucherie Productions, label aujourd’hui disparu. Quasi tous les quatre ans, elle en a ensuite sorti un chez Sony, puis trois chez Universal, jusqu’à Moi en mieux en 2009, marqué notamment par deux titres : l’un plutôt grave, Bien mérité, et l’autre savoureusement drôle, Rien de tel (qu’une petite chanson). Après cet opus très « produit », La Tournure des choses a été réalisé dans de tout autres conditions, avec le label indépendant AT(h)OME et des proches de toujours, Jean-Jacques Nyssen, bien sûr, mais aussi Xavier Tribolet et Philippe Desbois qui ont joué tous les instruments et coproduit le disque. Premier extrait clipé, histoire de donner le ton d’une certaine désillusion du monde : Oualou.
Cette Tournure des choses, dont le recto de la pochette conforte la vision lucide d’un type de société qui génère le meilleur et le pire, où l’on en vient à se dire que C’était mieux avant même si Tout est sous contrôle, cette Tournure des choses, donc, Clarika en a signé onze des douze textes. Entre urgence citoyenne jamais didactique (Sumangali) et autodérision façon Fais-moi mâle et Je suis bad, jusqu’aux propos pseudo-rassurants à usage des enfants de Mais non mon chat, griffé Jean-Jacques Nyssen, elle a atteint ce qu’elle nomme royalement « la maturitude ». Outre ledit Jean-Jacques, Florent Marchet, Ben Ricour, Skye et Claire Joseph ont composé les musiques, le mixage ayant eu lieu – excusez du peu – à New-York, sous la houlette de Mark Platti (David Bowie, Alain Bashung, les Rita Mitsouko, Gaëtan Roussel, Robbie Williams…).
À noter que les 16 et 17 novembre derniers, Clarika, qu’il faut absolument voir en scène pour en saisir la substantifique attitude, a donné deux concerts avec chœur et orchestre symphonique (170 intervenants), à Corcieux dans les Vosges, points d’orgue d’une résidence d’artiste de dix-huit mois organisée par l’association Vosges Arts Vivants. Elle achèvera d’ailleurs cette résidence le 19 décembre à Épinal par une version spéciale de sa « Bibliothèque », les textes lus entre les chansons étant empruntés à des auteurs du cru. CQTC.