My God ! Il y a des jours où l’on se demande si l’on vit encore en République, tellement on nous colle manu-maximédia le nez à la vitrine couronnée de la perfide Albion. Devant cette extase (extasy ?) caractérisée transformant le service public radio-télé en sous VRP neuneu de la monarchie (un mot qui, dans l’oreille, finit mal), restons vulgaire et notons qu’en pleine période d’austérité, la robe de la mariée aurait coûté 290 000 euros, les fleurs à peu près le double, l’ensemble de la royale sauterie quelque 12 millions (1). Elle est peut-être « délicate, Kate », comme nous le suggère Yvan Dautin, mais Jean-Roger Caussimon et Léo Ferré ont raison de rappeler (ici, par les voix de Catherine Ringer et Bernard Lavilliers) que Monsieur William manque vraiment de tenue.
Si l’on en croit Jean-Claude Narcy (sic) de TF1, dans Paris Match (joli doublé) : « Les mariages royaux, c’est une parenthèse de bonheur partagée » (Le Canard Enchaîné, 20/04). Jacques Faizant, dessinateur pourtant au Figaro, voyait décidément les choses d’une tout autre façon dans ce texte de Légende qu’il a signé et confié en 1964 à l'irrévérente chanteuse-comédienne Monique Tarbès. Belle acidité. Ça fait du bien.
Par légitime défense, lorsqu’on entend que France Info fait appel à un « expert » du magazine mondain Point de vue, on pense à cette chanson poignante du même nom, créée en 1963 par Jean Arnulf et reprise ensuite de façon superbe par Christine Sèvres, la première femme de Jean Ferrat. Coïncidence troublante, le début du texte (écrit par Martine Merri) prend d’étranges résonances avec les luttes populaires en cours de l’autre côté de la méditerranée.
Enfin, à peine en a-t-on terminé avec ce type de niaiserie d'arrière-(Zi)trône qu’on nous sort du frigo le défunt Jean (pi)Paul II pour le béatifier. Après la monarchie, l’Église ; après le pudding royal, la tarte opium... et le jour de la Fête du Travail ! Heureusement, les amis de Chanson Plus Bifluorée veillent, pastiche à la clé, avec leur Jésus viendra pour les vacances, de leur album nécessaire Pour de vrai, pour de rire de 2001. CQTC.
(1) Chiffres cités par L’Express / L’Expansion.