Touche à tout à l’humour échevelé au propre comme au figuré, Jean-Paul Farré trace depuis plus de quarante ans une route artistique originale de comédien et d’auteur-compositeur-interprète qui s’accompagne au piano. Créée en mars 2013 au Théâtre de Lonjumeau (Essonne), sa nouvelle facétie musicale au titre explicite, Ferré, Ferrat, Farré est à l’affiche du Vingtième Théâtre parisien jusqu’au 13 octobre*.
Photo : Didier Pallagès
Le saviez-vous ? Au croisement de la poésie et de la politique, il y a la « poélitique » ! Le trublion Farré a donc décidé de présenter sa candidature à la première élection du Président de la chanson Poélitique. Pour cela, en compagnie de deux instrumentistes aux petits oignons, Benoit Urbain (piano, accordéon) et Florence Hennequin (violoncelle) dans des arrangements d’Isabelle Zanotti, il revisite six chansons de Ferrat et onze de Ferré, agrémentées de quatre de ses propres fantaisies, dont Les comiques se recyclent et L’Heure d’été. Celles-ci amorcent les amabilités après une installation loufoque à souhaits, dont on ne retrouve plus l’esprit par la suite. Dommage.
Pour agréables que soient la mise en scène de Ghislaine Lenoir et l’ensemble du spectacle, on assiste surtout à des retrouvailles avec l’ami Léo (Ça t’va, Monsieur tout blanc, Les Anarchistes, L’Âge d’or…) dont l’esprit musical correspond beaucoup mieux à Jean-Paul Farré, d'abord comédien qui chante. Soucieux de reprendre des œuvres moins connues, il aurait sans doute pu mieux choisir chez Ferrat que Regarde-toi Paname ou le phallocrate Horizontalement (dont il n’a, d’ailleurs, pas commis les textes) à côté de Nuit et brouillard et Je ne suis qu’un cri (paroles de Guy Thomas). Pour la dimension politique annoncée, c’est un peu court, mais le public de Farré a l’air d’y trouver son compte et de penser : On ne voit pas le temps passer, C’est extra… CQTC.
* Vingtième Théâtre, 7 rue des Plâtrières - Paris 20e - Mercredi au samedi à 19h30, dimanche à 15h (tél. 01 48 65 97 90).