Il y a des coups de foudre qui durent. Quand on suit Michèle Bernard depuis ce jour du Printemps de Bourges 78 où elle nous a bouleversés avec ses Petits cailloux de La Durance, avant de nous entraîner au Bar du grand désir pour nous dire Ne ferme pas les yeux (1982), puis Pleurez pas (1987)… jusqu’à ce Voler de 1999 si présent dans ce nouveau spectacle et ces Chansons pour les petits et les grands qui l’avaient précédé, on n’y peut rien et c’est tant mieux. On est émus, amusés, entre sourire et œil humide…
Sens dessus dessous, c’est un très joli spectacle, aussi simple et immédiat que soigneusement conçu. Son originalité : entremêler des chansons qui puissent accrocher enfants et adultes, comme les Touche pas ça pique et J’aime après l’orage, ou ce Qui a volé les mots déjà présent dans l’article précédent de ce blog. Un « mélange » presque naturel, logique, et qui justement prend tout son sens pour Michèle…
Michèle Bernard, qui avait joué (en 1993) dans Lala et le cirque du vent de sa « grande sœur » Anne Sylvestre montre ici tout son talent de chanteuse et de comédienne, à l’aise sur cette petite scène du Théâtre d’Ivry entre un décor inventif léger et la complicité de jeu (c’est le mot !) de Sandrine de Rosa (violon, ukulélé, cajon) et Michel Sanlaville (guitares, contrebasse, arrangements), savoureux trio auxquel Michèle Guigon et Suzy Firth ont apporté leurs « regards extérieurs ». On pérégrine ainsi vocalement de Toc toc toc à J’ai voulu peindre la mer, La vieille Chéchette (d’après un conte pour enfants de Louise Michel) ou Monsieur je m’en fous (chanson éponyme du CD 13 chansons pour la planète de 2008), jusqu’à ces deux merveilles de l’album Voler, l’éternuante Madame Tiou et surtout la symbolique Maria Szusanna qu’un petit chœur d’enfants rejoint certains soirs. CQTC.
Avant de partir en tournée, ce spectace joue encore au Théâtre d’Ivry – Antoine Vitez (94), 1 rue Simon Dereure – samedi 18 février (18 h) et dimanche 19 février (16 h) – Réservations : 01 46 70 21 55.