À quelques jours du 30e anniversaire de la mort de Georges Brassens (le 29 octobre), le Trio JOB nous offre un disque aux petits oignons. Simplement classe. Un toucher sensible et pas triste de redécouverte poético-chansonnière à trois, une balade contagieuse dans l’œuvre du Sétois, sans tape-à-l’œil ni frime d’aucune sorte. Sourcière. Toute en finesse. Évidente.
Julie Rousseau, Olivier Andrys et Ruben (Ben) se sont rencontrés il y a une bonne douzaine d’années aux Ateliers Chanson de Paris (les ACP), initiés par le chanteur-comédien Christian Dente. En parallèle à leur parcours personnel, les deux premiers ont fait partie du collectif « polyinstruvocal » La Tangente, le troisième larron créant son propre groupe, Ruben & Co. En 2003, lors du festival Paris chante Brassens, ils se retrouvent et fondent le Trio Job, allusion maligne à une figure évangélique du dénuement et de la droiture chers à l’ami Jo (surnom familier du chanteur) et coïncidence troublante avec les initiales de leurs trois prénoms. D’abord et souvent en « cabaret acoustique », jamais aussi heureux qu’au milieu du public, le Trio JOB se plaît à reprendre des chansons moins connues, telles La Princesse et le croque-note, Trompe-la-mort ou La Fessée et Chansonnette à celle qui reste pucelle (musique de Jean Bertola) qui figurent sur l’album.
Outre La Complainte des filles de joie, le seul titre à grand succès de l’album en question, on retrouve encore avec bonheur Philistins (texte de Jean Richepin), Je suis un voyou, Le Père Noël et la petite fille, Le Bistrot, Les Passantes (texte d'Antoine Pol), Bécassine, Pénélope, Le Roi boiteux (texte de Gustave Nadaud)... et un sympathique bonus qui vaut déjà le détour… Le tout avec l’esprit du Trio JOB que Julie (la moustache virtuelle), Olivier (la pipe) et Ben (la guitare) précisent en images ci-dessous. CQTC.