Mauvais polar, sortie de route à la Buñuel… Que depuis hier matin les médias se repaissent de l’inculpation de DSK, entre Du Sensationnel Kafkaïen, Dieu Soudain Kapout et De Singulières Kasseroles, rien de plus logique dans un système où la course au scoop, à la com et à l’image-choc écrasent tout, à commencer par le journalisme et l’intangible principe hexagonal de présomption d’innocence. Je trouve pour ma part beaucoup plus triste la surenchère spéculative des « amis » de nos Facebook, réflexions dérisoires dignes du café du commerce, voire du « lycée Papillon ». L’occasion, au moins, d’écouter cette chanson de Georgius (1936, musique de Juel)…
Certes, « on ne prête qu’aux riches » (et il l’est, le gaillard), mais laissons un minimum de temps à l’enquête pour établir les faits ; en ce qui concerne l’avenir des Français, l’élection présidentielle, c’est une autre paire de manches. Nous sommes quelques un(e)s à penser qu’entre un DSK et « le peuple », il y a toujours eu un hiatus, un fossé fondamental, un monde. Ou plutôt deux. Son éjection vraissemblable de la campagne, quelle importance ? C’est le fond qui compte d’abord, pas le candidat. Vous trouvez cela utopique ? Vous avez raison, mais l’utopie n’est-elle pas nécessaire si l’on veut vraiment changer la vie, même si l’on a par instant tendance à baisser les bras. Intègre insoupçonnable, lui, plébiscité post mortem par une incroyable émotion populaire, Jean Ferrat le rappelle ici à travers Aragon, l’espace magnifique d’Un jour, un jour. CQTC.