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  • : Chansons que tout cela... (CQTC)
  • : Au cœur et autour de la chanson francophone, encore si méprisée des gens de pouvoir et de médias, alors qu'elle est vivante comme jamais au quotidien et dans l'Histoire en marche...
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  • Daniel Pantchenko
  • Journaliste, surtout au trimestriel Chorus. Auteur de biographies : Charles Aznavour en 2006 (avec Marc Robine), Jean Ferrat en 2010, Anne Sylvestre en 2012, Serge Reggiani en 2014. « Léo Ferré sur le Boulevard du Crime » en 2016. Intervenant sur la chanson : formation, stage, conférences, rencontres-débats...
  • Journaliste, surtout au trimestriel Chorus. Auteur de biographies : Charles Aznavour en 2006 (avec Marc Robine), Jean Ferrat en 2010, Anne Sylvestre en 2012, Serge Reggiani en 2014. « Léo Ferré sur le Boulevard du Crime » en 2016. Intervenant sur la chanson : formation, stage, conférences, rencontres-débats...

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23 mars 2010 2 23 /03 /mars /2010 00:25

À juste titre, en matière de poésie, on associe toujours Aragon à Ferrat. Pourtant, il l’a dit et répété, le premier choc poétique lui vint de Federico Garcia Lorca quand il le découvrit, à l’adolescence. Plus tard, dans une maison d’édition, il rencontra un compositeur nommé Claude-Henri Vic, qui lui montra une mélodie d’esprit flamenco sur laquelle personne n’avait encore réussi  à écrire un texte. Tout de suite, elle lui donna l’envie d’évoquer Lorca, entre humanisme viscéral et mémoire qui sous-tend la réflexion et l’implication politiques : « Voilà plus de vingt ans Camarades / Que la nuit règne sur Grenade » (Jean était un petit garçon de cinq ans et demi, le 19 août 1936, lorsque Federico Garcia Lorca fut fusillé à Grenade par les autorités franquistes, au tout début de la guerre civile). C’était fin 1961, deux ans avant Nuit et Brouillard ; aujourd’hui, voix grave et prenante de l’artiste à la clé, cette chanson vibrante et dépouillée n’a pas pris une ride. CQTC.

 

 

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22 mars 2010 1 22 /03 /mars /2010 11:30

Depuis son décès, Jean Ferrat est partout à la une. Certes, des millions de gens sincères, bouleversés, ont lâché la bonde à leur émotion, comme aurait dit son ami Brassens, et c’est sa victoire éternelle ; mais ceux qu’il « emmerdait » avec constance, ceux qui l’ont censuré, voire les faux-culs et autres charognards de tous poils, pointent par grappes sur le petit écran et au tiroir-caisse des média. Bref, aujourd’hui, tout le monde l’aime (« Les morts sont tous des braves types », chantait déjà le père Georges en 1961 dans Le Temps passé), par calcul ou par ignorance, beaucoup de choses erronées sont dites et on diffuse à peu près toujours les mêmes chansons. Chaque jour de cette semaine, vous en trouverez une à découvrir (ou à retrouver) sur ce blog. En voici trois aujourd’hui dont il a signé paroles et musiques, à commencer par cette Berceuse de 1964, à laquelle il était très attaché et un peu triste aussi qu’elle ne soit pas plus connue.

 

Ferrat64

 

Comme une suite à cette chanson (qui ouvrait son quatrième album, celui de La Montagne et Que serais-je sans toi) où, à voix douce et chaleureuse, il décrit la vie de misère de ces petits brésiliens, mais où il laisse quand même la porte entr’ouverte à des lendemains possibles, voici Ils volent volent volent, écrite huit ans plus tard, dans l’album dont le titre à succès est Une femme honnête.

 

 

Enfin, comme on ne cesse de traiter Jean Ferrat de chanteur « engagé », terme fourre-tout, commode, tendancieux, méprisant, qu’il n’appréciait guère, préférant très tôt dire qu’il faisait (pas toujours, bien sûr) des chansons « partisanes » ou « politiques », voici Pauvre Boris qui salue Boris Vian par le biais d’une lettre ouverte dans l’esprit du Déserteur posté quinze ans plus tôt. Ferrat ironise sur le fait que ces mêmes couplets pacifistes de Vian interdits à leur création deviennent soudain un succès dans la bouche d’un Richard Anthony, icône de la « nouvelle vague » yé-yé. Et il précisera alors dans la presse : « Je suis contre les chanteurs engagés pour une certaine période, celle où “ça marche”… Si c’est ça, être engagé, je ne le suis pas. »

 

 

Au lendemain du premier tour des élections régionales, où la droite a pris la « claque » que l’on sait, Le Canard Enchaîné a salué à sa façon le créateur de La Montagne, en titrant : « Les électeurs rendent hommage à Jean Ferrat : “Que la mandale est belle !” » CQTC.

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11 mars 2010 4 11 /03 /mars /2010 12:06

Ces inondations récentes perpétrées par cette saloperie de mer, c’est « un drame incompréhensible » a dit le chef de l’État (alors qu’un rapport de la Direction Départementale de l’Equipement de Vendée annonçait tout depuis 2007) ; au salon de l’agriculture qu’il n’a pas inauguré, il s’est NRV : « L’environnement, ça commence à bien faire ! » Sa hauteur de vues marque sa rupture avec un Chirac qui « flattait le cul des vaches » ; not’ bon Président caresse visiblement d’autres projets beaucoup plus lunaires, lorsque qu’il accueille dans le même temps son homologue russe à l’Élysée…


Vacherie-2.jpgCet « incompréhensible » là est indigne du premier personnage de la République (sans doute vert de rage à l’idée de la marée électorale annoncée) ; de « vulgaires » chanteurs tiraient depuis longtemps, génération après génération, la sonnette d’alarme. Comme Louis Chedid, dans l’album Un ange passe (2004) avec Si madame nature a les nerfs.



Vingt-quatre ans plus tôt, Claude Nougaro lançait ce terrible et éloquent Assez !, qui n’a  pas pris une ride, malheureusement.



Et déjà en 1961, sous la plume de Claude Delécluse, Jean Ferrat s’inquiétait pour les génération futures (« Que restera-t-il sur la terre / Dans cinquante ans ? », c’est-à-dire aujourd’hui) en chantant
Restera-t-il un chant d’oiseau ?

 

Il se trouve que ces trois « incompréhensibles » chansons (et pas mal d’autres) sont embarquées dans la balade chansonnière VIVRE COMME ON SÈME – l’écho logique de la chanson (conférence chantée), que nous avons créée avec Julie Rousseau. CQTC. Pardon, CCulTC, messieurs les Présidents…

 

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22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 22:20

Dans la foulée de l’enthousiasmant Chez Leprest II (CD + DVD) paru en décembre chez Tacet, le chanteur investit le Casino de Paris avec quelques uns de ses amis. Après le Bataclan et l’Alhambra, il gravit une marche supplémentaire vers la place qui devrait depuis longtemps être la sienne ; vers un public croissant, vers une reconnaissance sans l’appui des grands médias qui lui reprochent interminablement son « intimisme ». Confidences…

 

Leprest-Casino-copie-2.jpg

 

Attention Mesdames et Messieurs, qu’on se le dise, pour cette fête du Casino de Paris, lieu tout indiqué pour un homme de plume (certes singulière), le saltimbanque-poète Leprest a décidé de soigner la tenue.


Allain Leprest (avec DP) – Costume de scène - 1’46

Accompagné ce 8 mars par différents musiciens, Allain ménagera néanmoins une place particulière au rapport piano-voix, formule qui l’a accompagné tout au long de sa carrière.

 


Allain Leprest (avec DP) – Piano-voix, etc. - 1’26

 

C’est ainsi qu’il a d’ailleurs chanté Il pleut sur la mer, mercredi 17 février dans l’émission Des mots de minuit, animée par Philippe Lefait sur France 2.

 

 

Une belle émission en vérité (avec Gérard Jugnot, Philippe Claudel, le comédien Igor) où Allain a eu le temps de s’exprimer, où la subtile Amélie-les-Crayons a interprété Arrose les fleurs ; où néanmoins, entre deux questions précises, l’animateur pourtant avisé a ressorti – comme par habitude - le délit d’intimisme. Curieusement un document d’archive avait convoqué Jean Ferrat, lequel fut longtemps qualifié ainsi, voire de « chanteur de cabaret », avant de remplir à deux reprises le Palais des sports… après le seul Johnny Hallyday. Bien sûr, la démarche de Philippe Lefait reste à cent lieues de celles de la plupart de ses « collègues », mais tout de même, c’est énervant, non, Allain, cette étiquette qui revient comme un boomerang ?


Allain Leprest (avec DP) – Intime ou in time ? - 1’33

 

Le pire dans l’histoire, c’est la tentation ambiante de non seulement balancer au chanteur « Vous êtes intimiste, vous avez choisi de passer dans des petites salles… », mais de renchérir illico : « Pourquoi ne vous voit-on pas plus souvent à la télévision ? », sous-entendu « Pourquoi n’y venez-vous pas plus souvent ? » Ben woui, Allalain, pourquewa ?


Allain Leprest (avec DP) – Variété à varier… - 1’41

 

« On n’est pas des chanteurs intimistes, on est des chanteurs ! » dit Allain, et c’est vrai que ce 8 mars - orchestré une fois de plus par le musicien-producteur Didier Pascalis, un vrai artisan passionnément professionnel et qui prend des risques -, Leprest sera en belle compagnie sur cette scène du Casino, avec ses « intimes » issus de différents horizons. CQTC.


Allain Leprest (avec DP) – Entre amis - 1’27

 

 

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27 janvier 2010 3 27 /01 /janvier /2010 23:36
Une fois n’est pas coutume, voici une pub personnelle pour une « balade chansonnière » (une conférence chantée, si vous préférez) que je propose à "La Manu" en compagnie de Julie Rousseau, qui y donne elle-même son nouveau tour de chant épatant « en résidence » tous les lundis soirs, jusqu’au 29 mars (entrée gratuite pour la "balade", sur réservation).
Julie-et-DP.png

Légèrement remaniée par rapport à sa création l’an dernier, cette « balade » sur le vivre ensemble et dans le respect essentiel de notre planète nourricière, est avant tout prétexte à chanson et à émotion. Dans la logique de ce blog, elle tend à montrer combien l’écriture chansonnière s’est depuis toujours inspirée et souciée de l’environnement et de la nature, à la croisée des grands thèmes éternels. Illustré par différents extraits de chansons et d’interviews inédites perso, mon propos ménage des espaces pour les reprises de Julie, au piano : quelques morceaux plus ou moins connus (La Maison près de la fontaine de Nino Ferrer, Stop de Zazie) et surtout des petites merveilles à (re)découvrir d’artistes d’hier et d’aujourd’hui, de Jean-Michel Caradec (Portsall) à Louis Chedid (Bidon de gas-oil), de Gotainer (Rupture de stock) à Jeanne Cherhal (Donges), l’humour gardant bien entendu ses droits. Pour vous mettre en appétit, la voix fluide de Julie vous en offre deux aperçus, en toute simplicité.

 

Julie Rousseau – La maison près de la fontaine - 2’20

Julie Rousseau – Rupture de stock - 2’43

Julie-ACP.pngJulie reprend d’ailleurs Rupture de stock dans son nouveau tour de chant, et ayant assisté à la première, je dois dire que j’ai été emballé, comme tous les spectateurs de la soirée. Certes, c’est une copine… mais il ne s’agit pas ici de copinage. Elle a pris tout d’un coup une nouvelle dimension, en n’hésitant pas à conjuguer ses qualités extrêmes, du sentiment d’urgence (via le Seul au monde de Sylvain Tardy ou le poignant Il faut qu’on se touche de Pascal Rinaldi) à l’humour bon enfant (signé Anne Sylvestre ou Les Wriggles) sinon coquin avec une drôle de Blanche-Neige… Et de surcroît, un acolyte impec, Nicolas Bruche aux piano, bugle, trompette, guitare et que sais-je encore ? Bref, devant cette belle rebelle de la chanson qui possède tout (la voix, le physique et l’aisance de l’interprète), mon voisin qui la découvrait, avouait au final : « Comment ne pas tomber amoureux d’elle ? » Alors, mesdames et messieurs, public ou professionnels, ne tardez pas, vous allez prendre une claque ! Et  le pire, c'est que vous aurez envie de tendre l’autre joue ! CQTC.


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4 janvier 2010 1 04 /01 /janvier /2010 14:08
Le vaccin contre la connerie existera-t-il un jour ? Les grands labos pharmaceutiques y croient dur comme affaires. Pour eux la grippe acheunéneun ne saurait être qu’un coup d’essai : Sanofi-Aventis annonce seulement un chiffre de quatre milliards d’euros dans les vaccins en 2010 et en vise même pas six en 2013 ! Pendant ce temps, pour défriser l’overdose, la ministre Camelot fait du porte à porte… Thomas Pitiot et son pote Loïc Lantoine le savent bien : Ils vendent tout.

cdThomasPitiot

Écoutez Ils vendent tout ici  

 

Moins de six Français sur cent, 94 millions de doses pour 5 millions de vaccinés ; le principe de précaution a bon(ne) dos(e), après les ambiguïtés et la dramatisation qu’on a connues. Bref, voilà notre ex pharmacienne de ministre transformée en visiteuse médicale : et 300 000 doses fourguées au Qatar, et deux millions d’autres en « cours de cession au profit de l’Égypte » ! La ministre elle-même est-elle à vendre ? Comme le général de Francis Blanche (Musique Pierre Philippe) que chantaient les Frères Jacques, dès 1954 ?


 

Mais bien sûr, même si la plupart de nos voisins européens ont géré la pandémie de façon beaucoup plus mesurée, nul ne pouvait prévoir que ces stocks de vaccins nous resteraient sur les bras ! Franchement, en pleine période sociale très chaude, qui pourrait soupçonner Nicolas et Pimprenelle-Roselyne d’avoir voulu nous endormir entre opportunisme et démagogie ? Pour se justifier, d’ici à ce que dans le prochain UMP-clip ils reprennent La Faute à Personne du Gilbert Laffaille de 1999 ?... CQTC.

 

CdLaffaille99

 

Gilbert Laffaille – La faute à personne - 3’28

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23 décembre 2009 3 23 /12 /décembre /2009 09:46

Tout va très bien Madame la banquise, Copenhague a viré joyeusement à l’aigre, une fois de plus les promesses n’engagent que ceux qui les croient. Bref, le chaud va continuer et pas toujours au second degré sur l’échelle de riches ternes. Comme diraient respectivement Guidoni et Mouloudji Y’a un climat et Tout fout le camp. Quant à Wally, on craint le pire…

 

 

Après Jean Guidoni filmé en 1986 au Café de La Danse (pour l’émission Vagabondages de Roger Gicquel ?) dans cette chanson de 1980 (texte écrit avec Maurice Fanon, musique de Michel Cywie), Mouloudji livre ici un morceau de son cru (1972, musique de Chris Carol) sur la scène de l’Olympia  en1975.

 

 

Enfin, pour garder le sourire, après toutes ces catastrophes climatiques, ferroviaires et hallydesques (ranimer le vieux) qui viennent de nous tomber dessus, La compil des pires (2003) du truculent aveyronnais Wally s’imposait. CQTC.


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15 décembre 2009 2 15 /12 /décembre /2009 00:00
Deux ans après un premier Chez Leprest d’anthologie, Didier Pascalis, producteur cohérent et gonflé, poursuit son travail exemplaire autour d’Allain Leprest, auteur essentiel de la langue chansonnière de chez nous. Ils étaient quinze interprètes dans le premier album, ils sont dix-huit dans ce Volume II paru le 7 décembre, couplé avec un DVD du concert donné le 12 mars 2008 au Bataclan, à l’occasion de la sortie du Volume I. Le 8 mars 2010, il sera au Casino de Paris.


Il en rêve, Leprest ; entre tous ceux qui le chantent, son dernier disque personnel l’an dernier (Quand auront fondu les banquises) et sa très méditerranéenne Cantate pour une mer bleue de la mi-août (avec Romain Didier, Enzo Enzo et Jean-Louis Trintignant), il va finir par se faire coffret chez Tacet.



Pour l’heure, le voici servi en finesse par des pairs de divers horizons, des artistes phares à ses yeux, tels Anne Sylvestre (Sarment) et Adamo (L’Olivier), des proches avec lesquels il a déjà beaucoup collaboré de différentes façons (La Rue Kétanou, Gérard Morel, Francesca Solleville, Gilbert Laffaille, Kent, Isabelle Mayereau, Jean-Louis Foulquier, Gérard Pierron, Olivia Ruiz, Romain Didier) et de jolies rencontres notamment avec de nombreuses chanteuses d’aujourd’hui (Amélie-les-Crayons, Claire-Lise, Clarika, Flow, mais aussi Alexis HK et le comédien Bruno Putzulu… qui dit Où vont les chevaux quand ils dorment, d’abord choisi par Christophe, finalement trop pris par son propre disque). Exit les cuivres, davantage de cordes, donc de guitare, Romain Didier et Thierry Garcia se partageant la direction musicale (cinq instrumentistes acoustiques à leur côté) avec le même soin d’artisan, sans frime ni tape à l’ouïe. Écoutez Allain lui-même vous en parler, dans les quelques minutes de confidences qui suivent.


Allain Leprest (avec DP – 11/12/2009) - 2’18

Allain Leprest parle d’Adamo (avec DP) - 0’43

Allain Leprest parle de Bruno Putzulu (avec DP) - 0'46

Hier, lundi 14 décembre un Grand Prix des Poètes lui était décerné à Paris (Théâtre du Rond-Point) par la Sacem. Allez savoir pourquoi, il en est ravi mais tout étonné ; comme Brassens, il pensait qu’il écrivait des chansons… CQTC.

 

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8 décembre 2009 2 08 /12 /décembre /2009 13:11

C’est un coup de cœur, mon grand coup de cœur depuis deux ans. Une sacrée Roxane de presque vingt ans, une voix en devenir au timbre un brin voilé, une plume affûtée qui n’a pas froid aux yeux ni aux idées, un rapport soigné à la musique. Bref, une artiste prometteuse, bien dans sa peau, bien dans son époque. La preuve via un tout neuf CD cousu main, Sur les rails, et le vendredi 11 décembre au Trois Baudets (Paris 18e). Producteurs sérieux ne pas s’abstenir.

 

En juin 2008, Roxane (alors K) a remporté le défunt Prix Delanoë, puis le FAIR l’a sélectionnée l’année suivante. Native de Suresnes, cette demoiselle dont une chanson de Sting a inspiré le prénom, a fait du théâtre dès l’enfance, mais s’est toujours intéressée à la musique. Sensible à la photographie, attirée par le journalisme, elle en opère bientôt une espèce de synthèse avec la chanson, même si elle trouve plutôt « gentille » Paris en bouteille qu’elle a écrite à seize ans (il y a quatre ans, autant dire un siècle !) et qui ouvre son album.

Paris en bouteille - 3’56

 

Roxane Krief (avec DP – 25/06/2008) - 2’16

Avec Julien Régnier, auteur-compositeur-interprète et multi-instrumentiste (il a autoproduit La Façade est jolie en 2002) qu’elle a rencontré peu après, Roxane a retravaillé, restructuré, peaufiné, joué sur scène, conçu de nouveaux titres et début octobre, un album en a réunis onze. D’esprit folk, à l’écoute du monde, « concernés », ils abordent aussi bien notre quotidien ordinaire (Comme on avance, Train de vie), la mort d’un proche (Sois sage), avoir un enfant (Pourquoi te faire venir) et une révolte salutaire, entre Journée mondiale, Les Gens assis par terre et un explicite Nom de dieu : « Quand je vois toute cette soupe / Qu’on nous montre à la loupe / Dans le journal du soir / Moi Dieu j’peux pas y croire ». Un bel album d’aujourd’hui, dont elle parle de façon remarquable dans les deux vidéos ci-dessous.

 

 

En ce temps, où paraît-il, la « chanson-chanson » est (de nouveau) dépassée, voilà une jeune artiste qui risque de surprendre dans le sillage de sa trilogie de référence Cabrel-Souchon-Renaud, voire du Ferrat de Je ne chante pas pour passer le temps (1965), né comme elle – à un jour près, curieuse coïncidence – un lendemain de Noël. CQTC.




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30 novembre 2009 1 30 /11 /novembre /2009 15:59

Hier, les Suisses ont voté à une majorité de 57,5% l’interdiction de la construction de minarets, à l’appel de la droite populiste locale. Pour le FN, Marine Le Pen s’en est illico félicitée ; Xavier Bertrand et Dominique Paillé (secrétaire général et porte parole respectifs de l’UMP) n’ont pas explicitement condamné… au nom de la laïcité. Dans la période, faudrait quand même pas choquer l’électeur lepeno-sarkozible ! Ici, à CQTC, on préfère les Sarclo(ret)sistes – une autre Suisse - et toujours ce bon vieux Béranger.

 

 

Tendre mal élevé, qui a dû reprendre son nom initial complet pour éviter toute confusion homonymique avec not’ bon Président (chanoine de Latran en titre, selon la tradition « laïque » appliquée aux souverains et chefs d’état français depuis le XVIIe siècle !) Sarcloret « tourne à tombeau ouvert » après avoir livré en novembre 2007 ses Chansons posthumes vol.1. C’est grave et sérieux à la fois, ciselé et souvent à mourir de rire. À écouter sans modération (par exemple, tiens, La Suisse), d’autant qu’un coffret de 12 CD sort le 7 décembre. Encore bravo !

 

Même si d’autres joyeux drilles de l’UMP (Une Messe Patron !) à la Copé, ou un compagnon de croûte comme Kouchner, ont pris - pour l’instant – leurs distances, la réaction spontanée des deux pontes du parti présidentiel s’inscrit dans la campagne préélectorale amorcée sur le thème sacré de l’insécurité, de l’identité nationale et autres pièges à trouille. Revisité par les inénarrables Marcel et son orchestre, le Magouille Blues de François Béranger reste décidément d’actualité.


 

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