Au cœur et autour de la chanson francophone, encore si méprisée des gens de pouvoir et de médias, alors qu'elle est vivante comme jamais au quotidien et dans l'Histoire en marche...
Revue trimestrielle de la chanson entre Mag et Book, selon l’expression de son rédacteur en chef David Desreumaux, Hexagone occupe depuis l’automne 2016 une place particulière. Sept ans après la disparition de Chorus, ce nouveau titre a publié deux numéros imprimés (après un numéro zéro gratuit en ligne) où il prend le risque de la découverte et de l’esthétique. Un pari à soutenir par tous les amoureux et amoureuses de la chanson.
Avec son titre emprunté à une fameuse chanson de Renaud, Hexagone apparaît dès avril 2014 sur le web, suscitant l’année suivante l’ouverture d’une salle de concerts privée (quarante places) en région parisienne. Devant l’accueil enthousiaste, DD et son équipe décident de lancer la revue de leurs rêves, ce qui est fait au printemps 2016, assorti – il va de soi – d’un article conséquent sur Renaud. Grâce à un financement participatif, ce numéro tremplin existe désormais en version papier (ici).
Pour Desreumaux and co, l’idée de « mots couchés sur papier » symbolise belle ouvrage. La qualité à l’ancienne mais griffée actuelle, nouvelle génération : « Deux cents pages imprimées sur un beau et gros papier autour d'une maquette sobre et élégante. Deux cents pages d'articles de fond où la photo originale et inédite est omniprésente. » Le résultat est esthétiquement à la hauteur, les photos sont magnifiques, l’impression soignée.
En septembre 2016, le numéro 1 est donc sorti, avec Anne Sylvestre et Garance en couverture, un partage intergénérationnel qu’on retrouve en Petit supplément d’Anne d’ouverture, complété par Mèche et Lily Luca. L’écriture aussi est soignée, soucieuse d’artistique, de créativité, d’humanisme ; pas de scoops et autres potins. Il y est question de scènes, de disques, d’écriture, de projets, qu’illustrent à l’occasion des documents graphiques, des dessins. Au sommaire, outre Anne Sylvestre, le seul artiste vraiment connu se nomme Claude Lemesle, qui signe une tribune d’une page : Halte aux chapelles. Entre des chroniques sur Klô Pelgag, Éric Guilleton, Melissmell, Nicolas Jules, Chouf ou Émilie Marsh, un dossier de 23 pages est consacré à Agnès Bihl.
Dans le numéro 2 qui court de janvier à mars 2017, le dossier porte sur Jérémie Bossone, artiste en couverture avec Batlik (lequel est présent un peu plus loin, ainsi – pertinente idée - que Buridane, les deux ayant fait récemment l’objet d’un article commun sur Chansons que tout cela…). Dans ce numéro 2, le chanteur le plus connu s’appelle Jean Guidoni, aux côtés de Michèle Bernard, Zaza Fournier, Bernard Joyet ou Presque Oui. On y note logiquement quelques évolutions, une chronique livres et une photo moins tourmentée du rédac’ chef pour l’édito…
Bravo donc, même si à titre personnel et pour des questions de principe, j’ai toujours conjugué (notamment dans Chorus) vedettariat et découverte – dossiers de Jean Vasca à Patricia Kaas, par exemple – et si certains articles me semblent ici un peu longs pour toucher sans concession ni démagogie un public plus large. Pour ma part, je me suis naturellement abonné à Hexagone (55 € par an) et j’invite encore une fois toutes celles et tous ceux qui aiment la chanson d’expression à le faire. CQTC.