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Au cœur et autour de la chanson francophone, encore si méprisée des gens de pouvoir et de médias, alors qu'elle est vivante comme jamais au quotidien et dans l'Histoire en marche...

Guy Béart au présent, voire au futur

Décédé en septembre 2015 à 85 ans, quelques mois après un ultime concert à l’Olympia, Guy Béart reste aujourd’hui très méconnu. Marqué à jamais par le succès de L’Eau vive (1958), ringardisé aux yeux d’une partie du public par son algarade télévisuelle de décembre 1986 avec Serge Gainsbourg, il a pourtant écrit une flopée de superbes chansons françaises, mélodies comprises.  Michel Trihoreau, l’un de mes camarades de la défunte revue trimestrielle Chorus, lui a consacré récemment un ouvrage qui interroge : Guy Béart – Révolutionnaire ou prophète ? (Édition Le Bord de l’eau, Collection Le Miroir aux chansons dirigée par Jean-Paul Liégeois et Salvador Juan, novembre 2019).

 

 

Pour mémoire, l’ingénieur des Ponts et Chaussées devenu chanteur a enregistré (hors compilations) une vingtaine d’albums jusqu’en 1995, puis un dernier en 2010, Le Meilleur des choses. Dès son premier 25 cm – juste avant L’Eau vive – plusieurs chansons l’avaient fait remarquer, dont Qu’on est bien, Chandernagor et Bal chez Temporel, celle-ci lui inspirant en 1963 le nom de sa propre maison d’édition. Outre ses reprises des « très vieilles chansons de France » comme Vive la rose,  il y eut ensuite Grenade (1960), Il n’y a plus d’après (1963), Qui suis-je ?, Les Souliers et Les Grands Principes (1965), La Vérité, Couleurs, Rotatives et Le Grand Chambardement (1968), L’Espérance folle (1971), Les Couleurs du temps (1973), Demain je recommence, 1986… et de 1966 à 1970, il a produit et animé 66 numéros de  l'émission TV Bienvenue. Un grand chambardement, à sa manière...

Le livre de Michel Trihoreau comporte huit parties aux titres éloquents (Le grand chambardement - bien sûr -, L’héritage d’Épicure, La vérité et l’imagination, Bipolarité politique, L’espérance folle, Les grands enjeux en marche, Et qu’on soit intelligents, Osons), elles-mêmes subdivisées en trois à cinq chapitres de quelques pages, dans l’esprit de la première partie précitée : Le vieux monde, Le bordel permanent, Intuitions et bureaucratie, L’ordre et la sécurité, Aphorismes et slogans). Si une certaine synthèse aurait peut-être été utile, l’essentiel demeure l’éclairage pointu, l’invitation à la (re)découverte d’une œuvre. Guy Béart « a, dans ses chansons, fait passer des messages, toujours à contre-courant de la pensée commune » écrit Trihoreau. Sa vérité, en fait...

Le situant au niveau des « plus grands », il ajoute : « Guy Béart est peut-être l’un des derniers “révolutionnaires de la chanson”, plus impliqué que Brassens dans la société, plus mesuré que Ferré dans ses élans.../… Qu’importent les comparaisons ! Leurs chansons ont en commun l’éveil qu’elles suscitent dans les consciences. C’est en cela qu’elles sont révolutionnaires… » Et dans la conclusion qu’il a intitulé « La Révolution en marche », il précise : « Guy Béart n’est pas le génie universel, mais il a su trouver par son imagination, son sens pratique et le recul nécessaire, sinon les bonnes réponses, au moins les bonnes questions qui peuvent nous aider dans notre marche vers un peu plus d’humanité. » À commencer par la première. En « Je ». CQTC.

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