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Au cœur et autour de la chanson francophone, encore si méprisée des gens de pouvoir et de médias, alors qu'elle est vivante comme jamais au quotidien et dans l'Histoire en marche...

Anne Sylvestre ? Juste une femme… qui chante encore – Et comment !

Depuis son dernier album d’inédits, Bye mélanco en 2007, différents CD et DVD d’Anne Sylvestre sont sortis autour de son « jubilé » (50 ans de chansons) ainsi qu’un joli choix de reprises à travers Parenthèses, en 2011. Avant-hier, 22 avril, est paru Juste une femme*, album qui donne son titre au spectacle qu’elle présentera le mercredi 15 mai au Casino de Paris.

 

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Deux des dix titres de l’album, L’Habitant du château et Malentendu, figuraient déjà dans Parenthèses et Anne Sylvestre les a interprétés plusieurs fois en scène. Pour la biographie que je lui ai récemment consacrée**, voici ce qu’elle disait sur l’esprit onirique du premier et sur l’humour tendre du second…

 
Anne Sylvestre à DP (23/05/2012) - 2’08
 
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Deux autres chansons, Je n’ai pas dit (« … mon dernier mot d’amour », où au détour de l’ample mélodie, elle écrit « Je n’ai […] Pas recousu cette morsure vive / Que l’on me fit à la place du cœur ») et Juste une femme, se révèlent aussi poignantes l’une que l’autre. Anne les a créées dans Carré de dames , en compagnie d’Agnès Bihl et de leurs pianistes respectives, Nathalie Miravette et Dorothée Daniel. À propos de Juste une femme, qui clôt l’album, elle confie à Jean-Rémi Barland (La Provence, 22/04) que l’idée lui est venue « en lisant et en voyant tous les commentaires que l’on peut faire sur le harcèlement subi par les femmes », le « déclencheur » étant « un peu l’histoire de DSK », mais en ayant le souci de ne « pas fixer cela dans une idée strictement d’aujourd’hui ».

 

 

Parmi les six chansons véritablement inédites, l’une des plus émouvantes, Pour un portrait de moi, s’inscrit me semble-t-il dans la continuité d’Un mur pour pleurer de 1974, tant au plan mélodique qu’en ce qu’elle révèle de l’incroyable force de cette femme à laquelle on n’a « jamais enseigné » à se « sentir fragile » et qui déteste par dessus tout qu’on la plaigne : « Ne me consolez pas vous qui m’aimez beaucoup / Je n’suis jamais si belle que retenant mes larmes ». Désolé, Anne, mais pour les miennes, je n’y arrive pas, et je suis sur le point de récidiver avec Violette, qui, à « Quatre-vingts ans et des poussières » n’est effectivement « pas une petite dame ». Dans le genre portrait dont elle a la bosse, Le p’tit sac à dos n’est pas mal non plus, qui relativise une infortune native, versant masculin cette fois ; et, jouant de la métaphore florale et végétale, Pelouse au repos  respire la sagesse existentielle entr’aperçue dans J’attends (Les Arbres verts, 1998) et Pause (Bye mélanco, 2007). Enfin, si ce cru 2013 ne recèle pas de chansons « rigolotes » (telles que Les Grandes Balades ou Ça n’se voit pas du tout), la chute « dégagée » de La Lettre d’adieu rappellera un certain Petit bonhomme, après Des calamars à l’harmonica, une fantaisie estampillée Sylvestre, clins d’œil familiaux compris. Le tout étant assorti d’arrangements soignés autour de la voix si personnelle de la chanteuse, comme le montre la petite plongée en studio ci-dessous. CQTC.

 

 

 

* EPM 3729182 – Orchestrations : Jérôme Charles et Nathalie Miravette, qui est au piano aux côtés de Chloé Hammond (clarinette) et Isabelle Vuarnesson (violoncelle). Photo et graphisme : Philomène Petitjean.

**Anne Sylvestre – Et elle chante encore ? (Fayard, octobre 2012).

 

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