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Au cœur et autour de la chanson francophone, encore si méprisée des gens de pouvoir et de médias, alors qu'elle est vivante comme jamais au quotidien et dans l'Histoire en marche...

Écoutez Leprest, chantez Leprest, croyez Allain possible…

L’ami Leprest, l’homme de Lestre, l’homme de plume, a pris son ultime envol dans le (v)sillage ardéchois de son grand prédécesseur Ferrat.

 

Leprest-anniv-0610.jpg

Anniversaire, place Ménilmontant, juin 2010
(photo : Claudie Pantchenko)

 

Comme lui, il laisse pantois pantoises tous ceux et toutes celles qu’il a tant émus, enthousiasmés, transportés, bercés, aidés à vivre et à rêver ; comme Jean, il laisse surtout ses chansons, ses mots, son verbe de rocaille tendre à nul autre pareil, son humanité, à laquelle il faut croire et croire toujours. Comme y avait cru instantanément Claude Nougaro dans cette même commune d’Antraigues.

 

Claude Nougaro avec D.P. – juillet 2002 - 1’18

 

« Ne chantez pas la mort, c'est un sujet morbide […] Les gens du show-business vous prédiront le bide » a rappelé Léo Ferré sur des paroles de Jean-Roger Caussimon. Allain, bien sûr, ne s’en est pas privé, et la « prédiction » s’est vérifiée, le showbiz et les médias ont ignoré le « ringard », le « trop discret » selon une formule hypocrite balancée à la hâte. Aujourd’hui qu’il s’agit de la sienne (de mort), ils rappliquent, racolage à la clé, Gala et cie en tête. Heureusement, quelques beaux articles existent, tels celui d’Isabelle Jouve le 17 août dans La Marseillaise , où elle écrit : « C’est juste d’une grande tristesse dont nous voulons témoigner. De la perte d’un ami. Les détails de sa mort, raison, circonstance, autopsie, enquête… nous les avons, nous les gardons. D’autres s’en régaleront. Nous voulons retenir de lui ce regard malicieux et tellement lucide, son goût de la plaisanterie, son engagement (militant communiste depuis la JC, aujourd’hui vétéran du parti) et surtout ce qu’il donnait, à tous et sans compter, dès qu’il montait sur scène, c’était là le meilleur de lui-même. » (À lire aussi Valérie Lehoux, de  Télérama). Bref, écoutez Leprest, chantez Leprest, savourez Leprest malgré et avec Le Chagrin... cette merveille trop méconnue de l’album Donne-moi de mes nouvelles (2005) qui marqua la rencontre décisive avec le producteur de Tacet, Didier Pascalis.

 

 

Et si le cœur vous en dit, vous trouverez sur mon site,  Même l’hiver, une chanson que m’avait inspiré Allain il y a une bonne douzaine d’années, enregistrée ensuite par Francesca Solleville sur son album Grand frère, petit frère de mars 2000. CQTC.

 

Bonus : quand Allain Leprest se souvient de ses premiers pas d'auteur et de la place particulière que prenait à ses yeux Jean Ferrat parmi les chanteurs.
 

Allain Leprest avec D.P. – avril 2010 - 2’49
 
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M
<br /> <br /> Je ne connaissais pas Monsieur Leprest. C'est en entendant qu'il était décédé à Antraigues que j'ai dressé l'oreille. Je connais maintenant "Le chagrin" et cela me donne envie d'en écouter<br /> plus. Bien à vous. Marco.<br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Merci Daniel et merci Philippe, c'est difficile d'écrire un commentaire après vous.<br /> <br /> <br /> J'ai simplement envie de dire, en reprenant cette jolie chanson de Jean Ferrat (eh oui, il n' y a pas de hasard!) :<br /> <br /> <br /> Tu aurais pu vivre encore un peu<br /> <br /> <br /> Pour notre bonheur, pour notre lumière<br /> <br /> <br /> Avec ton sourire, avec tes yeux clairs<br /> <br /> <br /> Ton esprit ouvert, ton air généreux<br /> <br /> <br /> Tu aurais pu vivre encore un peu...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Good bye Monsieur Leprest<br /> <br /> <br /> La lune éteint son p’tit lampion<br /> <br /> <br /> Trois petits tours et puis s’en vont<br /> <br /> <br /> Plus de Pierrot, plus de soucoupe<br /> <br /> <br /> Le cosmonaut’ fait son plongeon<br /> <br /> <br /> Comme un cheveu noir sur la soupe<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> L’été nous donne un foutu scoop<br /> <br /> <br /> Et ce 15 août est bien funeste<br /> <br /> <br /> Good bye Monsieur Leprest<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ses deux « L » plantées dans le dos<br /> <br /> <br /> L’artiste a tiré le rideau<br /> <br /> <br /> Plus de chansons à bricoler<br /> <br /> <br /> La poésie aura bon dos<br /> <br /> <br /> Son oiseau rar’ s’est envolé<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Quelques mots pour se consoler<br /> <br /> <br /> Comme on lâch’rait un peu de lest<br /> <br /> <br /> Good bye Monsieur Leprest<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> A plus d’un tour dans votre manche<br /> <br /> <br /> S’il fallait que le cœur s’épanche<br /> <br /> <br /> Vos mains ont eu le dernier mot<br /> <br /> <br /> Lundi s’habillait en dimanche<br /> <br /> <br /> Et j’ai chialé comme un marmot<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Mozart a fermé son piano<br /> <br /> <br /> En voilà une triste sieste<br /> <br /> <br /> Good bye Monsieur Leprest<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Et si les cœurs trop généreux<br /> <br /> <br /> A tant vouloir se mettre en deux<br /> <br /> <br /> Vont jusqu’à se donner la mort<br /> <br /> <br /> Plus de malic’ dans votre œil bleu<br /> <br /> <br /> Qu’un point final dans le décor<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Le poète n’a pas toujours tort<br /> <br /> <br /> Mais la vie retourne sa veste<br /> <br /> <br /> Good bye Monsieur Leprest<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Joli coup de plume. Bien vu, bien troussé. Et dans l'esprit d'Allain. Bravo Philippe !<br /> <br /> <br /> <br />