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Au cœur et autour de la chanson francophone, encore si méprisée des gens de pouvoir et de médias, alors qu'elle est vivante comme jamais au quotidien et dans l'Histoire en marche...

Francesca Solleville, « Nonna » nature

Quatre-vingt balais et toujours aussi « nature ». Native de Périgueux, mère italienne, Francesca a débuté par le chant classique avant d'aborder dès 1958 les cabarets parisiens de la « rive-gauche » où elle croise ses futurs amis de cœur et d’âme : Jean Ferrat, Christine Sèvres, Anne Sylvestre, Pia Colombo… Entre poésie et engagement social et politique, sa voix vibre depuis au fil des scènes et des disques ; le tout dernier, La promesse à Nonna, vient de sortir et, douze ans après un Grand frère, petit frère qui comportait – tiens - un Nonno, il aurait pu s’intituler « Grand-mère, petite fille »… Ou Passeuse passerelle, cette superbe déclaration d’amour à la chanson griffée Anne Sylvestre.

 

 

Francesca Solleville à DP (27/02/2012) - 1’25
 

Ce disque émouvant mais trop gourmand (22 titres, 1h 17 : « Je n’arrivais pas à choisir » reconnaît Francesca) aurait pu aussi s’appeler « Copains, copines », entre Thomas Pitiot auteur de la chanson éponyme et une quinzaine d’autres plumes nommées Jean-Michel Piton, Les Hurlements d’Léo, Anne Sylvestre, Bernard Joyet, Jofroi, Michel Boutet, Gilbert Laffaille, Rémo Gary, François Morel, Yvan Dautin, Guy Thomas, Philippe Geoffroy, Michèle Bernard et Michel Bühler. Sans oublier côté musiques des Léo Nissim, Angelo Zurzolo, Gérard Pierron, François Lemonnier, Michel Précastelli, Nathalie Fortin… ces deux derniers se partageant l’essentiel des arrangements, en pianistes complices de la chanteuse. Pour autant, l'immédiat aspect marquant est l’hommage à Allain Leprest, présent à travers cinq textes dont l’Allainsupportable Des impairs pour un impair qui, « La langue bleuie les bras ballants / Pesant d’oubli, le cœur moins lourd » balance jeu de maux sur jeu de maux pour nous inviter à saluer « les morts d’amour ».

 

Francesca Solleville à DP (27/02/2012) - 1’00
 

Comme toujours, chacun préfèrera tel ou tel titre, selon – par exemple - qu’il conjugue fortement luttes et espoirs façon Piton/Bühler/Jofroi ou portraits saisissants façon Joyet/Morel/Bernard, tous soigneusement écrits et orchestrés, mais interprétés avec une certaine retenue vocale par la chanteuse. Et la vraie surprise ne vient-elle pas de sa rencontre avec le groupe bien nommé des Hurlements de Léo, en particulier de la force, de l’osmose de la première des deux chansons en leur compagnie, Sous vos pieds, qui lâche d’emblée : « Je suis née dans le monde de l’entre-guerre qui gronde » ?

 

Francesca Solleville à DP (27/02/2012) - 0’48
 
Francesca-Europeen-h13.jpg
 

En scène, Francesca Solleville ne chantera qu’une partie de ce nouveau répertoire pour préserver un équilibre harmonieux avec les morceaux auxquels elle tient particulièrement, à commencer par ce Sarment d’Allain Leprest, qui prendra toute sa dimension lors des deux concerts de présentation de l’album à l’Européen (avec Nathalie Fortin et Michel Précastelli au piano, Bertrand Lemarchand à l’accordéon, Olivier Moret à la contrebasse). CQTC.

 

Francesca Solleville - Sarment - 2’31

 

 

Les 5 et 6 mars à l’Européen, 5 rue Biot, 75017 Paris (tél. 01 43 87 97 13) en prélude à différentes autres dates (c’est ici).

 

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