Au cœur et autour de la chanson francophone, encore si méprisée des gens de pouvoir et de médias, alors qu'elle est vivante comme jamais au quotidien et dans l'Histoire en marche...
Si ces derniers mois j’ai beaucoup eu recours ici à Jean Ferrat, c’est d’abord parce que je l’aime profondément, qu’il a toujours été le chanteur qui me touche le plus, avec lequel je me trouve en accord maximal, tant sur la forme que sur le fond, et parce que je terminais cette biographie qui m’aura pris près de deux ans et demi. Elle sort le 1er octobre chez Fayard et s’intitule Je ne chante pas pour passer le temps, titre d’une chanson de Jean de 1965, dans l’album de Potemkine.
Comme lui, qui chante « Il se peut que je vous déplaise / En peignant la réalité / Mais si j’en prends trop à mon aise / Je n’ai pas à m’en excuser », je tiens la chanson française pour un art populaire des plus nobles, un véhicule exceptionnel des sentiments, un marqueur simultané de notre Histoire et de nos histoires personnelles. Dans ce livre documenté (plus de 570 pages), j’ai voulu montrer la cohérence profonde d’une carrière, d’une œuvre et d’une vie, en m’attachant à donner la parole à celui qui restera, après Brassens, Brel et Ferré, l’un des derniers « grands » de la chanson et son défenseur inlassable. En contrepoint, différentes personnalités ont apporté leurs témoignages, souvent inédits.
Ce samedi 25 septembre, l’hebdomadaire Marianne en a publié six « bonnes feuilles », précédées d’un article de Maurice Szafran, La France de Jean Ferrat. Après avoir rappelé le talent de l’artiste, son goût de la poésie et de la vie l’intégrité et la sincérité de ses engagements, et bien sûr, l’émotion populaire extraordinaire suscitée par sa mort, le directeur de la publication du magazine écrit : « Voilà tout ce que nous rappelle, et tant d’autres choses, le journaliste Daniel Pantchenko, dans cette biographie somme de Jean Ferrat, Je ne chante pas pour passer le temps, que nous étions nombreux à guetter. Ferrat ne nous manque pas. Nous écoutons souvent ses chansons. Et nous disposons désormais de ce livre. »