Au cœur et autour de la chanson francophone, encore si méprisée des gens de pouvoir et de médias, alors qu'elle est vivante comme jamais au quotidien et dans l'Histoire en marche...
La chasse aux Roms menée par le pouvoir, le recours forcené - et classique - au thème de l’insécurité à des fins électorales évidentes, assortis d’œillades vers le poujadisme le plus bas et l’idéologie haineuse du FN, ont choqué jusque dans les rangs de l’UMP. Sans oublier le Pape, Michel Sardou, la presse étrangère et quelques ministres « d’ouverture », qui auraient sans doute mieux fait de « la fermer » puisqu’ils sont toujours en poste, cramponnés à leur maroquin nourricier. Cette France-là n’est pas, on le sait, celle de Jean Ferrat. Ni de Jeanne Cherhal, ni des Ogres de Barback…
Souvenirs, souvenirs… Un an après le grand espoir suscité par « les événements » de mai 68, Jean Ferrat requinque tout un peuple et bien au-delà de ses aficionados, avec Ma France. « Je n’ai pas une nature de destructeur, je n’ai jamais de haine, confiera-t-il plus tard. Un jour, j’avais écrit une chanson intitulée Pauvre France qui dénonçait tout ce qui n’allait pas dans notre pays. Finalement, cela ne m’a pas plu. J’ai préféré montrer tout ce qui était beau. » L’an passé, dans son album Charade, Jeanne Cherhal avait à sa manière dénoncé la course au « chiffre » des argousins modernes et la garde à vue galopante qu’elle génére désormais.
De leur côté, à cent lieues de la franchouillardise courtisée une fois de plus par des politiciens déma-gogues (en clair : « à chier »), Les Ogres de Barback invitaient en 2004 à visiter la France avec quelques voix amies, des Fabulous Trobadors, Massilia Sound System et Zebda à Sanseverino ou Loïc Lantoine. L’album s’intitulait symboliquement Terrain vague et la chanson 3-0.
En guise de bonus, on se souviendra que le jeune Renaud révolté avait commis un explosif Hexagone (ici à Bobino en 1980) qui donne toujours à réfléchir à moins de deux ans des présidentielles. CQTC.