2 août 2009
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Samedi 18 juillet en fin d’après-midi, Gilles Elbaz est décédé à l’hôpital de Lorient. Avec lui, disparaît l’un des chanteurs-poètes de la trempe des Jacques Bertin et autre Jean Vasca, un ami aussi, avec lequel, au début des années 80, j’ai partagé l’aventure du Centre Régional (Georges Brassens) de Nanterre, puis la création des ACP (Ateliers Chansons de Paris et d’Ile-de-France) initiés par Christian Dente. Christian, qui nous a quittés également un mois de juillet, le 10, il y a six ans déjà.
J’ai rencontré Gilles alors que je débutais dans la chanson, en 1972 au festival Sigma (Bordeaux), où nous étions tous les deux programmés. Après avoir assisté à mon tour de chant, il m’a dit : « Je te parle, parce que dans tes chansons, il y a un souffle ! » J’ai mis longtemps à comprendre ce qu’il entendait par là, mais ça m’a marqué. Par la suite, nous nous sommes régulièrement croisés, nous avons sympathisé avec l’aventure du Centre de la Chanson et des ACP (devenus aujourd’hui ACP La Manufacture Chanson), mais c’est moi qui désormais l’ai souvent vu en spectacle. À l’inverse de la plupart des chanteurs-poètes, il s’y montrait drôle, vif, enjoué, et poly-sons, eût égard sans doute à ses différentes expériences musicales et au contenu « badin » de certaines chansons du répertoire qu’il reprenait.
Des Quatre éléments (1970) à Ici (1996), il a sorti huit disques originaux (dont le très symbolique Les mots sont de la musique de 1976, qui vient d'être réédité en CD) et a largement participé à la formidable Anthologie de la Chanson Française (1995-1996) dirigée par Marc Robine. On trouvera dans cet article trois extraits d’un entretien que nous avions eu en octobre 1993 (je ne sais plus pourquoi, l’article n’est paru qu’à l’été 97, dans Chorus n° 20) et justement Ici, allusion à cette terre lorientaise où il venait de s’installer, avant d’y créer une école de la chanson, toujours bien vivante. CQTC.