Dès la semaine prochaine, dans les médias, on va beaucoup parler de Jean Ferrat, disparu il y a cinq ans, le 13 mars. Un disque d’hommage et une « grande » émission sur France 2 sont d’ores et déjà annoncés… Comme une exposition de portraits et de peintures d’Allain sera également dans l’actualité (certes de façon beaucoup plus discrète), j’ai eu envie d’associer les deux chanteurs dans ce quatrième épisode de la série LDLM.
En avril 2010, lorsque j’ai demandé à Allain un texte sur Ferrat pour la biographie que j’écrivais (« Je ne chante pas pour passer le temps », Fayard), cela s’est révélé un peu compliqué. Bref, à son « bureau » du café (littéraire) Ménilmontant, où je le croisais quasi-quotidiennemment, je l’ai interviewé une nouvelle fois et j’en ai tiré quarante lignes qu’il a validées en me rappelant que l'ami Jean avait « emmusiqué » cinq ou six de ses textes* et qu’il lui avait toujours rendu « d’énormes services » dans sa carrière. Et surtout, que pour sa famille et les milieux populaires, il occupait une place à part…
À propos de « Café littéraire », Allain a enregistré la chanson sur son album éponyme ci-dessous (disques Meys, 1988) et une musique de Romain Didier. Il la chantait auparavant sur une autre de son cru, comme en témoigne cette version très live (Bertrand Lemarchand est à l'accordéon) lors de sa rencontre déjà évoquée avec les jeunes des Ateliers Chanson de Paris, en février 1987.
LDLM n°4b (12/02/1987) - 2’34
Leprest aimait dessiner et peindre. De cette peinture qu’il pratiquait quand il n’avait « rien à dire », nous en avions parlé en vue d’un article dans le n° 6 de Chorus de décembre 1993. Si le coup d'œil vous en dit, il se trouve que le photographe Rémi Le Bret, d’Antraigues (en Ardèche), présente une exposition de ses portraits et de ses peintures, du 3 au 21 mars, à la Bibliothèque de Doué-La-Fontaine** (Maine-et-Loire).
S’il a multiplié les croquis, collages et extrapolations diverses dans ses portraits saisis au fil du quotidien (Mec, Bilou, Joséphine et Séraphin, Saint Max, L’Horloger, Le Père La Pouille, Chien d’ivrogne…), notre haut-couturier a également signé Le Peintre (musique de Christophe Gracien, album On s’ra jamais vieux, 2003) pour son amie Francesca Solleville qui en a épousé un, de peintre : Louis de Grandmaison.
Quant à Jean Ferrat, touché « immédiatement » par l’originalité des chansons d’Allain et « les climats certains qui les imprégnaient », il partageait son goût pour la peinture, présente dans son œuvre comme dans la poésie d’Aragon. Témoin Les Oiseaux déguisés (album Ferrat 95, 16 nouveaux poèmes d’Aragon)… « sa petite faiblesse ». CQTC.
* Sinon sept, respectivement enregistrés par : Juliette Gréco (Le Pull-over, 1983), Isabelle Aubret (Berceuse à 'tit Louis, 1984), Linda de Suza (On était pas riche, 1985), Karim Kacel (J’ai peur, 1986), Francesca Solleville (Paris Chopin, 1994 – Appelle-moi Luciole, 1995 - Donne-moi la phrase, 2007 (merci à Nicolas Brulebois qui m'a permis de corriger deux erreurs).
** Entrée libre, 3 place Théophane Venard (tél. 02 41 59 18 53).