En 1880 fut créé Le Petit Écho de la Mode, pionnier de la presse hebdomadaire féminine, qui contenait un très apprécié « patron » de couture, plan détaillé permettant de concevoir un vêtement. Ce journal devint Écho de la Mode en 1955, puis Écho de la Mode/Femmes d’aujourd’hui jusqu’en 1983, année du décès de mon père. Il était ouvrier du bâtiment, colleur de papiers peints pour être précis, métier que j’ai exercé à ses côtés pendant trois ans. Ce qui explique sans doute que je sois devenu « vulgaire » comme lui… et l’ami Michel Bühler, chanteur grande classe, dont l’intégrale des enregistrements (1969-2012) vient de sortir.
Les Gattaz, eux, sont « patrons des patrons » de père en fils. Après Yvon, c’est Pierre qui officie aujourdhui. Pour relancer l’emploi avec distinction, il rêve de bazarder la durée légale du travail, le smic et les 35 heures, en sucrant au passage deux jours fériés au populo. Dans les années 50 où il était encore artisan, mon père balança tout de go à l’un de ses semblables : « Je suis abonné au Petit Écho de la mode, parce qu’il y a un patron dedans et que je me torche le cul avec ! » Quelle vulgarité ! On se rappellera quand même que le patron du MEDEF et de l’entreprise Radiall - qui professe aujourd’hui que « notre modèle social à vécu » - a vu incidemment sa rémunération globale passer de 329 189 euros en 2012 à 426 092 euros en 2013 selon le rapport annuel de l’entreprise. Gattaz lui-même parle en gros de 420 000, comme si 6 000 euros étaient quantité négligeable, quand on sait que cela représente plus de la moitié du salaire annuel de millions de Français. Mais, « Mon Dieu Seigneur ! » ou « Nom de Dieu ! » (comme disait indifféremment mon athée de père), que je suis vulgaire ! CQTC.