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  • : Chansons que tout cela... (CQTC)
  • : Au cœur et autour de la chanson francophone, encore si méprisée des gens de pouvoir et de médias, alors qu'elle est vivante comme jamais au quotidien et dans l'Histoire en marche...
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  • Daniel Pantchenko
  • Journaliste, surtout au trimestriel Chorus. Auteur de biographies : Charles Aznavour en 2006 (avec Marc Robine), Jean Ferrat en 2010, Anne Sylvestre en 2012, Serge Reggiani en 2014. « Léo Ferré sur le Boulevard du Crime » en 2016. Intervenant sur la chanson : formation, stage, conférences, rencontres-débats...
  • Journaliste, surtout au trimestriel Chorus. Auteur de biographies : Charles Aznavour en 2006 (avec Marc Robine), Jean Ferrat en 2010, Anne Sylvestre en 2012, Serge Reggiani en 2014. « Léo Ferré sur le Boulevard du Crime » en 2016. Intervenant sur la chanson : formation, stage, conférences, rencontres-débats...

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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 15:35

À quelques jours du 30e anniversaire de la mort de Georges Brassens (le 29 octobre), le Trio JOB nous offre un disque aux petits oignons. Simplement classe. Un toucher sensible et pas triste de redécouverte poético-chansonnière à trois, une balade contagieuse dans l’œuvre du Sétois, sans tape-à-l’œil ni frime d’aucune sorte. Sourcière. Toute en finesse. Évidente.

 

CD-Trio-Job-h8.jpg

Julie Rousseau, Olivier Andrys et Ruben (Ben) se sont rencontrés il y a une bonne douzaine d’années aux Ateliers Chanson de Paris (les ACP), initiés par le chanteur-comédien Christian Dente. En parallèle à leur parcours personnel, les deux premiers ont fait partie du collectif « polyinstruvocal » La Tangente, le troisième larron créant son propre groupe, Ruben & Co. En 2003, lors du festival Paris chante Brassens, ils se retrouvent et fondent le Trio Job, allusion maligne à une figure évangélique du dénuement et de la droiture chers à l’ami Jo (surnom familier du chanteur) et coïncidence troublante avec les initiales de leurs trois prénoms. D’abord et souvent en « cabaret acoustique », jamais aussi heureux qu’au milieu du public, le Trio JOB se plaît à reprendre des chansons moins connues, telles La Princesse et le croque-note, Trompe-la-mort ou La Fessée et Chansonnette à celle qui reste pucelle (musique de Jean Bertola) qui figurent sur l’album.

 

Trio JOB – La Fessée - 4’

 

Trio JOB – Chansonnette à celle qui reste pucelle - 2’48

 

Outre La Complainte des filles de joie, le seul titre à grand succès de l’album en question, on retrouve encore avec bonheur Philistins (texte de Jean Richepin), Je suis un voyou, Le Père Noël et la petite fille, Le Bistrot, Les Passantes (texte d'Antoine Pol), Bécassine, Pénélope, Le Roi boiteux (texte de Gustave Nadaud)... et un sympathique bonus qui vaut déjà le détour… Le tout avec l’esprit du Trio JOB que Julie (la moustache virtuelle), Olivier (la pipe) et Ben (la guitare) précisent en images ci-dessous. CQTC.



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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 08:34

 Hier, dimanche 11 septembre, les média (service public en tête) ont réservé une place omniprésente au 10e anniversaire des attentats de New York. Sans nier une seconde le caractère tragique de l'événement (déjà, ses milliers de morts et de blessés) et son impact international, force est de constater que plus encore que les années passées, l’éclairage extrême de cette tragédie de 2001 tend à occulter – notamment aux yeux des jeunes générations - celle du 11 septembre 1973, au Chili.

 

LaMoneda-ToursJumelles.jpgDu Palais de la Moneda aux Tours jumelles

Comme s’il y avait deux poids - deux mesures, des victimes plus respectables, plus humaines que d’autres, et une mémoire sélective capable d’oublier que dans les deux cas - de Ben Laden à Pinochet - les services secrets américains ont largement été à l’ouvrage dès l’origine. « Oussama ben Laden est un pur produit des services américains », rappelait ainsi en 1999 Richard Labévière dans Les dollars de la terreur - Les Etats-Unis et les islamistes (Editions Grasset), rappel repris dans un article de la Tribune de Genève du 2 septembre dernier.

TdG-130901.jpg

C’était aussi la première fois, nous répète-t-on, que les Américains étaient frappés sur leur sol ; il est vrai qu’ils avaient plutôt l’habitude de porter le fer et le feu ailleurs, comme le rappelle Chante une femme (1968, paroles de Martine Merri) du trop méconnu Jean Arnulf disparu en mars 2007.

 

 

À propos du coup d’État au Chili, l’écrivain Gabriel García Márquez a écrit un texte dense dont voici trois courts extraits explicites (traduction de l'espagnol : Gil B. Lahout, pour RISAL, copyleft, mai 2003 – Texte complet ici) : « Nous sommes à la fin 1969. Trois généraux du Pentagone reçoivent à dîner quatre militaires chiliens dans une villa de la banlieue de Washington […] Au dessert, un des généraux du Pentagone demande ce que ferait l'Armée chilienne si le candidat de la gauche, Salvador Allende, gagnait les élections. Le général Toro Mazote répond alors : « Nous prendrons le Palais de la Monnaie en une demi-heure, même s'il nous faut l'incendier !

GarciaMarquez.jpg[…] Ce dîner historique fut en fait le premier contact du Pentagone avec des officiers des quatre armes des forces armées chiliennes. Lors des réunions qui suivirent, tant à Washington qu'à Santiago, l'accord final fut scellé : les militaires chiliens plus proches de l'âme et des intérêts des États-Unis prendraient le pouvoir si l'Unité populaire venait à gagner les élections. Cette opération fut planifiée de sang froid, telle une simple manœuvre de guerre, sans tenir compte des conditions réelles du Chili.

[…] Il ne restera au Chili aucune trace des conditions politiques et sociales qui ont rendu possible l'Unité populaire. Quatre mois après le putsch, le bilan était atroce : près de 20 000 personnes assassinées, 30 000 prisonniers politiques soumis à de sauvages tortures, 25 000 étudiants expulsés et plus de 200 000 ouvriers licenciés. Mais le plus dur n'était pas encore arrivé. »

Histoire de terminer quand même par une chanson, sans concession ni polémique autour de la mémoire, qu’imaginer de mieux que ce joyau d’humanité et de poésie signé Léo Ferré que je me suis permis de détourner pour donner un titre à cette chronique ? CQTC. 

 


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19 août 2011 5 19 /08 /août /2011 19:23

L’ami Leprest, l’homme de Lestre, l’homme de plume, a pris son ultime envol dans le (v)sillage ardéchois de son grand prédécesseur Ferrat.

 

Leprest-anniv-0610.jpg

Anniversaire, place Ménilmontant, juin 2010
(photo : Claudie Pantchenko)

 

Comme lui, il laisse pantois pantoises tous ceux et toutes celles qu’il a tant émus, enthousiasmés, transportés, bercés, aidés à vivre et à rêver ; comme Jean, il laisse surtout ses chansons, ses mots, son verbe de rocaille tendre à nul autre pareil, son humanité, à laquelle il faut croire et croire toujours. Comme y avait cru instantanément Claude Nougaro dans cette même commune d’Antraigues.

 

Claude Nougaro avec D.P. – juillet 2002 - 1’18

 

« Ne chantez pas la mort, c'est un sujet morbide […] Les gens du show-business vous prédiront le bide » a rappelé Léo Ferré sur des paroles de Jean-Roger Caussimon. Allain, bien sûr, ne s’en est pas privé, et la « prédiction » s’est vérifiée, le showbiz et les médias ont ignoré le « ringard », le « trop discret » selon une formule hypocrite balancée à la hâte. Aujourd’hui qu’il s’agit de la sienne (de mort), ils rappliquent, racolage à la clé, Gala et cie en tête. Heureusement, quelques beaux articles existent, tels celui d’Isabelle Jouve le 17 août dans La Marseillaise , où elle écrit : « C’est juste d’une grande tristesse dont nous voulons témoigner. De la perte d’un ami. Les détails de sa mort, raison, circonstance, autopsie, enquête… nous les avons, nous les gardons. D’autres s’en régaleront. Nous voulons retenir de lui ce regard malicieux et tellement lucide, son goût de la plaisanterie, son engagement (militant communiste depuis la JC, aujourd’hui vétéran du parti) et surtout ce qu’il donnait, à tous et sans compter, dès qu’il montait sur scène, c’était là le meilleur de lui-même. » (À lire aussi Valérie Lehoux, de  Télérama). Bref, écoutez Leprest, chantez Leprest, savourez Leprest malgré et avec Le Chagrin... cette merveille trop méconnue de l’album Donne-moi de mes nouvelles (2005) qui marqua la rencontre décisive avec le producteur de Tacet, Didier Pascalis.

 

 

Et si le cœur vous en dit, vous trouverez sur mon site,  Même l’hiver, une chanson que m’avait inspiré Allain il y a une bonne douzaine d’années, enregistrée ensuite par Francesca Solleville sur son album Grand frère, petit frère de mars 2000. CQTC.

 

Bonus : quand Allain Leprest se souvient de ses premiers pas d'auteur et de la place particulière que prenait à ses yeux Jean Ferrat parmi les chanteurs.
 

Allain Leprest avec D.P. – avril 2010 - 2’49
 
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20 juillet 2011 3 20 /07 /juillet /2011 23:00

Émotion. Par vagues légères et obsédantes, Lola Lafon et ses musiciens s’insinuent. Et débordent. La voix suggère en douceur une constante « déclaration d’indescendance », une poésie concise du réel, une flamme de révolte salvatrice en Sarkozye ordinaire, comme le fut dans la défunte URSS celle d’un Boulat Okoudjava ou d’un Vladimir Vissotski. Élevée entre Sofia, Bucarest et Paris, Lola Lafon parle plusieurs langues et vient de sortir – excusez du peu - son troisième roman et son deuxième album.

 

LolaLafon-livre3etCD2-copie-1.jpg

 

Après Une fièvre impossible à négocier (2003) et De ça je me console (2007), Lola Lafon (site ici) a publié en mars chez le même éditeur (Flammarion) Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce, dense récit à l’écriture elle aussi poétique, très personnelle (jusqu’à la ponctuation), articulé autour de la vie de trois femmes et où il est question de danse classique, de viol, de pouvoir s’enfuir, d’avoir toujours le choix de dire non et de « Qu’est-ce qu’on fait là ? Qu’est-ce que je fais là ? » dans un pays « grignoté de violences répressives après une Élection ». Les passerelles sont multiples entre le CD Une vie de voleuse (Le Chant du Monde - Titre inspiré par Lou Andreas-Salomé : « Si tu veux avoir une vie, vole-là ! ») et le roman dont l’histoire a « peut-être commencé dans l’album, confie Lola, au moment de l’écriture de la troisième chanson, Voyager légère ». Une petite merveille que voici, enregistrée lors de l’émission Ce soir ou jamais (2 mai 2011) sur FR3.

 

 

Si elle a d’abord pratiqué la danse classique, la jeune femme a composé des chansons dès 2001 et sorti un premier album en 2006 avec son groupe (Lola Lafon & Leva – Grandir à l’envers de rien), le terme de « folk balkanique » qualifiant dès lors dans la presse leurs concerts-lectures, naturellement agrémentés d’extraits des romans de Lola. Touché par l’univers de celle-ci, Dominique A lui a écrit  L’Abandon pour son nouvel opus, titre parfaitement intégré dans la « folk-pop européenne » conçue avec ses trois musiciens principaux : le belge Olivier Lambert (guitare et samples), le serbe Ivica Bogdanic (accordéon) et le français Julien Rieu de Pey (basse). Rencontre E4Z (Entre 4 Z’yeux + 2) avec une « féministe » pour laquelle l’avenir se dessine surtout « aux prochaines minutes », mais qui croit « à ce qu’on partage », « à l’huile jetée sur le feu / Au temps gagné à le perdre à deux ».

 

 

À zyeuter encore, pour la bonne bouche, le clip de la chanson éponyme, Une vie de voleuse, qui témoigne du décalage créatif permanent revendiqué avec le réel - néanmoins omniprésent - de « nos odyssées déglinguées, nos désirs défroissés ». CQTC

 

 

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4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 09:56

Samedi après-midi, quatre heures durant, la télé publique s’est mise au service d’une principauté monnaiegasque à la com. Sainte Marie D. et son onctuosité le révérend Stéphane B. ont servi l’office et porté le coup de Grace à l’info pour tartiner sur le mariage religieux d’Albert et Charlène, en présence des plus Glands de ce monde. Une opé, un divertissement à plus de 4 millions d’euros pour faire pleurer toutes les Margot que nous sommes peu ou prou, comme le reconnaissait le véritable Prince de Monaco ad vitam aeternam : Léo Ferré.

 

Léo Ferré (avec DP – 1987) – La télé, ce flic - 30"
 

Ferre-25cm53.jpg

 

Ferré bouclait l’enregistrement de son tout premier 25 cm de novembre 1953 par L’Esprit de famille. Rien à voir semble-t-il avec celui des nouveaux époux, encore que la fastueuse cérémonie de samedi ne saurait faire oublier les fondamentaux du « Rocher » : paradis fiscal, secrets bancaires et autres, dans un « lieu de convergences d’affaires politico-criminelles financières » (cf. Libération.fr, 01/07).

 

 

Nous sommes quelques un(e)s à trouver d'un autre esprit, infiniment plus populaire au vrai sens du terme, celui de Georges Brassens et de sa Marche nuptiale (1957) qu’on ne se lasse pas d’écouter. 

 

 

L’intéressé optera neuf ans plus tard pour une tout aussi inoubliable Non-demande en mariage, que voici en public. CQTC.

 

 

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23 juin 2011 4 23 /06 /juin /2011 15:46

Jusqu’à présent, en politique, les principaux membres des partis s’ingéniaient surtout à jouer des coudes. Avec le fondant Hollande, le Parti Socialiste place sa campagne présidentielle au niveau du genou et papy Rocard en rajoute une Martine. C’est le Thomas Fersen qui doit se marrer, avec la chanson prémonitoire de son très dense album 4 de 1999…

 

Fersen-4.jpg

« Mon rôle, c’est de convaincre Madame Dugenou ! » a déclaré l’ancienne cheville ouvrière en chef du PS, sans penser que la dame ainsi nommée allait recevoir des coups de fil à tour de bras. Quant au rancunier Michel Rocard, « déçu du sarkozysme » malgré  sa distinction de « Grand ambassadeur de France auprès des pingouins, des morses et des Inuits », il confie froidement pencher pour Martine Aubry : « Je l’ai fait sauter sur mes genoux ! » (Le Canard Enchaîné, 15/06). Après tout, le leader de la vieille SFIO de 1946 à 1969 ne se nommait-il pas Guy Mollet ? Le niveau s’élève, camarades ! N’est-ce pas, Thomas ? CQTC.

 

Hollande-Rocard.jpg

 

 

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1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 10:50

Au printemps 2009, Clarika sortait son cinquième album, Moi en mieux, arrangé et réalisé en amitié créative par Jean-Jacques Nyssen et Florent Marchet. Entre Bien mérité, Lâche-moi, Rien de tel ou L’Ennui, la chanteuse y confirmait son originalité d’écriture avant d’emballer le public francophone de quelque 130 concerts, essentiellement dans l’hexagone. Depuis, elle propose aussi une Balade littéraire en chansons, à l’affiche dès le samedi 4 juin au festival TaParole de Montreuil*.

 

Clarika-AfficheBibli.jpeg

 

Artiste dont la scène constitue « un aboutissement », Clarika aborde plus difficilement l’exercice solitaire des périodes de « pause-écriture » et ces lectures-concerts permettent de garder le contact avec ledit public, de ménager une transition scénique.
 

Partie 1 - Correspondances clarikiennes - 2’03
 

À travers différents extraits, ce sont des romancières que « l’auteuse » (ainsi les nomme-t-elle) de De fille à femme a choisies.

 

Clarika-livres.gif

Partie 2 – Femmes de plume au programme - 1’57
 

Pour autant, il s’agit d’un spectacle musical conçu avec un guitariste (actuellement Yann Lambotte) et différentes dates sont d’ores et déjà programmées.

 

Clarika-3.jpg

Partie 3 – Paroles et musique - 2’18
 

 

* Le festival se déroule du 2 au 5 juin, avec notamment : Weeper Circus, Agnès Bihl (+ invités), L, Jean Vasca, Face à la Mer, Michèle Bernard, Les Elles, La Caravane passe… (À La Parole Errante, 9 rue François Debergue, 93100 Montreuil-sous-bois - info@festivaltaparole.org, tél. 01 48 40 56 53).

 

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16 mai 2011 1 16 /05 /mai /2011 08:03

Mauvais polar, sortie de route à la Buñuel… Que depuis hier matin les médias se repaissent de l’inculpation de DSK, entre Du Sensationnel Kafkaïen, Dieu Soudain Kapout et De Singulières Kasseroles, rien de plus logique dans un système où la course au scoop, à la com et à l’image-choc écrasent tout, à commencer par le journalisme et l’intangible principe hexagonal de présomption d’innocence. Je trouve pour ma part beaucoup plus triste la surenchère spéculative des « amis » de nos Facebook, réflexions dérisoires dignes du café du commerce, voire du « lycée Papillon ». L’occasion, au moins, d’écouter cette chanson de Georgius (1936, musique de Juel)…

AulyceePapillon.png

 

Certes, « on ne prête qu’aux riches » (et il l’est, le gaillard), mais laissons un minimum de temps à l’enquête pour établir les faits ; en ce qui concerne l’avenir des Français, l’élection présidentielle, c’est une autre paire de manches. Nous sommes quelques un(e)s à penser qu’entre un DSK et « le peuple », il y a toujours eu un hiatus, un fossé fondamental, un monde. Ou plutôt deux. Son éjection vraissemblable de la campagne, quelle importance ? C’est le fond qui compte d’abord, pas le candidat. Vous trouvez cela utopique ? Vous avez raison, mais l’utopie n’est-elle pas nécessaire si l’on veut vraiment changer la vie, même si l’on a par instant tendance à baisser les bras. Intègre insoupçonnable, lui, plébiscité post mortem par une incroyable émotion populaire, Jean Ferrat le rappelle ici à travers Aragon, l’espace magnifique d’Un jour, un jour. CQTC.
 

 

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1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 10:21

My God ! Il y a des jours où l’on se demande si l’on vit encore en République, tellement on nous colle manu-maximédia le nez à la vitrine couronnée de la perfide Albion. Devant cette extase (extasy ?) caractérisée transformant le service public radio-télé en sous VRP neuneu de la monarchie (un mot qui, dans l’oreille, finit mal), restons vulgaire et notons qu’en pleine période d’austérité, la robe de la mariée aurait coûté 290 000 euros, les fleurs à peu près le double, l’ensemble de la royale sauterie quelque 12 millions (1). Elle est peut-être « délicate, Kate », comme nous le suggère Yvan Dautin, mais Jean-Roger Caussimon et Léo Ferré ont raison de rappeler (ici, par les voix de Catherine Ringer et Bernard Lavilliers) que Monsieur William manque vraiment de tenue.

 

 

Si l’on en croit Jean-Claude Narcy (sic) de TF1, dans Paris Match (joli doublé) : « Les mariages royaux, c’est une parenthèse de bonheur partagée » (Le Canard Enchaîné, 20/04). Jacques Faizant, dessinateur pourtant au Figaro, voyait décidément les choses d’une tout autre façon dans ce texte de Légende qu’il a signé et confié en 1964 à l'irrévérente chanteuse-comédienne Monique Tarbès. Belle acidité. Ça fait du bien.

 
Monique Tarbès - La Légende - 2’25
 

Par légitime défense, lorsqu’on entend que France Info fait appel à un « expert » du magazine mondain Point de vue, on pense à cette chanson poignante du même nom, créée en 1963 par Jean Arnulf et reprise ensuite de façon superbe par Christine Sèvres, la première femme de Jean Ferrat. Coïncidence troublante, le début du texte (écrit par Martine Merri) prend d’étranges résonances avec les luttes populaires en cours de l’autre côté de la méditerranée.

 

 

Enfin, à peine en a-t-on terminé avec ce type de niaiserie d'arrière-(Zi)trône qu’on nous sort du frigo le défunt Jean (pi)Paul II pour le béatifier. Après la monarchie, l’Église ; après le pudding royal, la tarte opium... et le jour de la Fête du Travail ! Heureusement, les amis de Chanson Plus Bifluorée veillent, pastiche à la clé, avec leur Jésus viendra pour les vacances, de leur album nécessaire Pour de vrai, pour de rire de 2001. CQTC.
 

 

 

(1) Chiffres cités par L’Express / L’Expansion.

 

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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 15:28

Rimbaud, Les Ogres, même musique : « On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans ! » Dix-sept ans d’existence, trois DVD et douze albums (sept en studio, trois live, deux « pour enfants ») vendus à plus d’un demi-million d’exemplaires dans l’inintérêt/incompétence des grands médias... Alice, Mathilde, Fred et Sam ont repris la route le 12 mars pour quatre-vingts escales dont deux parisiennes, à l’Olympia, les 5 et 6 décembre.

 

cdOgres2011.jpg

Quatre ans après Du simple au néant et le formidable spectacle « assis » qui l’avait accompagné, Comment je suis devenu voyageur offre seize nouveaux titres toujours empreints de rencontres, d’échanges et de fraternité, à commencer par la chanson éponyme dont Fred raconte (notamment) la genèse dans l’entretien qui suit, enregistré le 23 mars, la veille du concert des Ogres à La Défense, dans le cadre du festival Chorus (!) des Hauts-de-Seine.

 

 

 

Colporteurs d’histoires, portraitistes du quotidien présent d’ici et d’ailleurs, les Ogres mêlent pleins et déliés, instruments et rythmes les plus divers, pour nous entraîner cœur dessus, bras dessous avec leurs personnages cabossés par la vie : Marcelle de Sarcelles, Graine de brigand de la jungle moderne, la fiancée malgré elle de Cœur arrangé ou cette Petite fleur du bitume, sur une musique du chanteur berbère Akli D. La voici, avant une première bande-annonce de ce nouveau cru des Ogres.

 

 


 

Reprenant une partie du spectacle de 2003 interrompu par la grève des intermittents, cette création scénique conjugue espaces d’impros et machinerie impressionnante. Alternant anciennes et nouvelles chansons (dont l’antibourgeoise amusée Elle fait du zèle, sous-titrée Pauvre France), elle s’autorisera sans aucun doute des allusions enflammées à l’actualité, en particulier aux révolutions en marche de l’autre côté de la Méditerranée, l’ami Fred reconnaissant avec bonheur : « Moi, j’ai été vraiment sur le cul ! ». Il précise encore que cet album est l’un des plus autobiographiques des Ogres… à part l'endiablé Daron, intégralement repris en fond sonore dans cette deuxième bande-annonce.

 



 

Sur le site web du groupe, comme toujours aux petits oignons, la balade chansonnière réserve encore bien d’autres friandises à écouter-voir, dont un blog consacré à la tournée. Vous auriez tort de vous en priver... CQTC.

 

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